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Les chalets d’alpages formant l’unité pastorale de La Balme sont situés au fin fond du vallon de By. Ces pâturages, qui enrobent les pentes jusqu’à 2 500 mètres d’altitude, laissent inexorablement leur place à la rocaille qui culmine à la Fenêtre Durand (2 803m). Ce nom est évocateur : cet endroit est depuis toujours un lieu de passage privilégié qui a favorisé les échanges entre les Valaisans et les Valdôtains. Aujourd’hui encore, Silvio Créton, le tenant des lieux, croise ces randonneurs qui sillonnent en grand nombre ces versants tout aussi sauvages que magnifiques. Mais Les Thoules (que les gens de l’endroit appellent La Toupie) n’est que la dernière étape d’un long voyage qui commence très tôt au printemps. Le troupeau, composé d’une centaine de têtes de bétail (60 vaches, 16 génisses, 14 génissons, 24 veaux), débarque au village de Chez Collet (1 280 m), situé en aval du chef-lieu de la commune. Au début du mois de juin, le temps vient de monter jusqu’au mayen de Pareinaz.
Depuis, il s’agit de franchir la limite qui donne accès aux véritables hautes terres. À Varère (2 076m), que les vaches rejoignent aux alentours du 20 juin, le séjour est de courte durée. Au début du mois de juillet, c’est le tour de l’alpage de La Balme (2 128 m) d’accueillir le troupeau. L’étape suivante, Le Lombardeun (2 321m), ne peut assurer le ravitaillement que pour une douzaine de jours. Ainsi, les animaux et leurs bergers, montent aussitôt (le 30 juillet) aux Thoules (2 378 m), qu’ils ne quitteront qu’aux alentours du 20 septembre pour descendre directement à Varère, où le séjour se prolonge jusqu’au début octobre. Silvio Créton est désormais un profond connaisseur des lieux. Cette compétence s’est affinée à partir de 1979, après qu’il avait appris les rudiments du métier à By, à Malatrà et aux Éculés. Aujourd’hui, les travaux d’entretien effectués à Varère et aux Thoules par les propriétaires Massimo et Lorenzo Bal, qui ont entraîné une évidente amélioration des conditions de travail, incitent Silvio et sa femme Carla Bionaz à ne pas démordre, en dépit des difficultés croissantes qui s’accompagnent de plus en plus à ce métier.
©Munier Livio
Reine des cornes : Turin de Lorenzino Bionaz (Ollomont)
Reine du lait : Rondella de Silvio Créton (Ollomont)
La famille Creton
