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Le haut vallon de l’Urtier, malgré la profonde blessure provoquée par l’installation de deux lignes de haute tension qui le sillonnent sur toute sa longueur, conserve son aspect sauvage où la nature reste souveraine en dépit des atteintes de l’homme. Au temps de la civilisation pastorale, l’approche de l’homme était beaucoup plus respectueuse : il n’entrait dans cet immense vallon que l’été venu avec son bétail pour faire profiter à ce dernier des ressources herbagères de la haute montagne. Ainsi, à l’époque où les bergers exploitaient minutieusement tous les espaces disponibles, trois différentes unités se partageaient les pâturages de ce vallon apparemment hostile. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un alpage à vaches qui résiste sur ces lieux. Et c’est à Giovanni Giolitto d’incarner cette endurance, une attitude dont on ne peut se passer afin de maîtriser toute adversité ou tout moindre malheur imprévus. Ainsi, cela fait désormais 33 ans que Giolitto est fidèle au rendez-vous et emprunte, au début du mois de juin, le chemin du vallon. 1979 fut une année emblématique. La mine de fer venait de fermer et une nouvelle page s’ouvrait pour Cogne et pour ses habitants. Le mineur Giolitto dut, comme beaucoup d’autres, se recycler rapidement et chercher d’autres issues. Bertino Bionaz de Pollein l’embaucha comme valet d’alpage au Broillot. L’année suivante Giolitto s’associa à celui-ci dans la gestion de l’alpage. Cet accord fut réitéré jusqu’à 1988, lorsque Bionaz jeta définitivement l’éponge. Depuis, c’est à sa femme Ornella Gratton de l’épauler dans cette lourde tâche.

Aujourd’hui comme hier, la vétéya (l’inalpe dans le patois de Cogne) a lieu les premiers jours du mois de juin au Bouc, situé juste en amont du village de Lillaz. Le troupeau (73 vaches et 7 veaux) se déplace au Tsavanis au début du mois de juillet. Un mois plus tard, les animaux rejoignent la section la plus haute, Le Broillot (2 394m), d’où ils ne rebroussent chemin que 45 jours plus tard, pour descendre directement au Bouc. Le premier octobre, les reines enrubannées et leurs copines, les grosses clarines au cou, font leur rentrée triomphale, acclamées par la foule de Cogne, probablement plus sensible, qu’il y a quelques années, au tempérament et à la détermination de ces hommes qui s’accrochent à la montagne, malgré tout…

 

 

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Reine des cornes : Bandit de Massimiliano Garin (Cogne)

 

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Reine du lait : Bijou de Giovanni Giolitto (Cogne)

 

 

 

CAFE' LIBRARIE

 

 

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  Dans le lac

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Lo bergii Giovanni

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 Staff d'Alpage

 

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 Rentrée d'Alpage

 

 

 

Merçi à Livio Munier pour les photos et le texte.

 

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